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L'Haridon

L'Haridon

Des toiles de lin aux toiles du Louvre, découvrez l'histoire d'un nom. Prenant racine sur les terres et rivages de Cornouaille et Léon (dans le Finistère), le nom L'Haridon s'exporte jusqu'aux terres australes. Une baie australienne découverte en 1801 est ainsi nommée en l'honneur du médecin de l'expédition Baudin. En 1830, la branche de Penguilly L'Haridon hisse ce nom au titre de Baron. Puis le peintre Octave, apprécié de Napoléon III, assure la renommée du nom par la signature de ses tableaux exposés alors au palais du Louvre.

Commerce maritime : négociants et capitaines de navire

Publié le 13 Mars 2021, 10:30am

A Landerneau, Jeanne L'Haridon est mariée avant 1609 à Jean Dirop, honorable marchand.

A mettre en lien avec François Dirop actif dans le commerce des toiles et du vin en 1593-1594 dans la rade de Brest.

Déclarations d'entrées et sorties du port de Brest pour la perception des droits (Le commerce du port de Brest à la fin du XVIe siècle, par André Plaisse) :

  • 1593 (le 18 décembre) : François Dirop sort du port de Brest à bord du vaisseau L'Espérance, avec un chargement de 225 fardeaux de toiles exportés.
  • 1594 (le 2 juillet) : François Dirop entre au port de Brest, à bord du même bâteau, avec un chargement de 64 tonneaux de vin.
  • 1594 (le 19 octobre) : il entre au port de Brest, toujours à bord de L'Espérance, avec 55 tonneaux de vin.

 

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Charles L'Haridon, honorable marchand, receveur de la châtellenie de Daoulas >> voir Landerneau

1607 : "honorabilis mercator Charolus Haridon" (registre des baptêmes de Landerneau)

 

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Nicolas L'Haridon, sieur de la Villeneuve, honorable marchand

1609 : "honorabilis mercator Nicolaus Haridon" (registre des baptêmes de Landerneau)

1612 : il fait construire une maison de négociant située place au Raz, à proximité immédiate du quai de Cornouaille et des halles de Landerneau.

[Commerce, (encyclopédie méthodique), par l'abbé Baudeau. Définition du ras :

  • se dit de la chose mesurée avec le ras. Exemple : un ras de drap.
  • se dit encore de plusieurs sortes d'étoffes de laines croisées, qui sont des espèces de serges particulières fort unies, dont le poil ne paraît point ou très peu.
  • Un drap de laine ras de poil, est celui dont le poil a été tondu et coupé de près. Ces draps sont plus estimées que les autres]

 

1620 : "nobilis Nicolaus Haridon dominus temporalis du Kernevez"

Dans son livre "Dirinon et son pays", l'ancien maire Jean-Bernard de La Brosse écrit "Isabelle Le Forestier épousa vers 1590 Nicolas L'Haridon, seigneur de la Villeneuve (en Saint-Urbain)".

On trouve encore aujourd'hui à Saint-Urbain un lieu-dit "Guernevez L'Haridon".

D'après le recensement de l'association Dourdon, on trouve trace dans les archives d'un kanndi à Kernevez L'Haridon, maison à buanderie servant au blanchiment du fil de lin.

[Villeneuve se dit Kernevez ou Guernevez en breton. Ker ou Guer = village, hameau.]

 

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A cette période, Landerneau est, avec Morlaix, le lieu du négoce des toiles de lin. Les campagnes environnantes sont des terres fertiles pour la production du lin.

A Saint-Ségal, les enfants de défunt Hervé L'Haridon tiennent à domaine congéable, en 1681, le manoir noble de Lezaon et paient une rente annuelle de 136 livres et 2 poids de lin.

 

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A Landerneau, Jeanne L'Haridon est mariée avant 1644 à Louis Coran, sieur de Kergoat. La famille Coran de Landerneau est en conflit avec la confrérie de la Trinité de Notre-Dame-du-Mur de Morlaix.

"Les abbés renouvelèrent leurs plaintes au Parlement des abus introduits par les marchands de toile insoumis aux règlements et réclamaient son appui pour les faire exécuter. 

20 novembre 1649 (...) Remonstrent très humblement (...) eslus et prévost de la confrairie de la très Sainte-Trinité. Disant que comme ainsi soit que les nommés les Srs de Launay Coran, de Landerneau (...) fomentent, portent et supportent davantage les abus et dereglements qui se treuvent à présent aux manufactures, laises et longueurs de toiles qu'on appelle daulas commun et autres qui se font aud. évesché, pour les exposer après en vente, par les achapts ordinaires qu'ils en font aux dites villes et aux environs sur les champs pour les faire porter et décharger à tous les jours, voir à toutes les nuitz de la semaine aux maisons des facteurs et commissionnaires et achepteurs de toiles de Morlaix sans les faire aucunement passer par les marchés, visittes et sceau". (Bulletin de la Société archéologique du Finistère)

 

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A Morlaix, Marie L'Haridon (1622-1700) est l'épouse de Jacques de Tournemouche, sieur du Bodon, dont l'aïeul, aussi appelé Jacques de Tournemouche, a fait l'acquisition entre 1558 et 1566 de la coutume et ferme des toiles de la ville de Morlaix pour 674 livres.

 

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A Landerneau, Jacquette L'Haridon mariée à Jean Cholennec avant 1629. On trouve trace, pour cette famille, d'un marchand de Landerneau ayant livré vers 1597 du seigle au château de Brest, et en 1598 un armateur de la ville de Brest dont le navire est capturé par les Anglais :

  • "vers 1597, François le Cholenet, marchand de Landerneau, reçut 1000 livres pour avoir livré 300 boisseaux de seigle au château de Brest" (Revue d'histoire économique et sociale)

 

  • "Sourdéac se trouvait intéressé, en 1598, dans l'armement de la Colette, de Brest, bâtiment appartenant à Jean-Charles-François Le Cholevet, (1) armateur de cette ville. Ce bâtiment fut capturé par les Anglais, ce qui amena Henri IV à porter plainte à sa bonne soeur et cousine Elisabeth, reine d'Angleterre. 

(1) Orthographe probablement vicieuse. Il y a lieu de lire, pensons-nous, Le Cholennec, famille nombreuse de commerçants de Brest." (Bulletin de la Société académique de Brest)

 

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Vincent Corbe est le parrain en 1588 à Landerneau de Vincent L'Haridon, fils de Charles Harydon et Catherine Forestier.

En 1592 (le 2 juin), Vincent Corbe écrit à son oncle François Aprival depuis Bilbao :

"Je ne pas voullu laisser passer cette comodité sans vous faire savoir de mes novelles, lesquelles sont bonnes. La merchandise na pas a present grande requête a cause de la cherté du ble que a este, mais a present est ravalle, et il y a nombre de vaisseaux negoce par deca du ble ; le froment vault 25 reals, le seigle 14 reals, l'orge 12 reals. Je enfin vande mes fardeoux a terme de deux mois de terme a 66 reals la barre a cause que ils estont moulles et laves, que me porte grand domaige, mais j'espére en Dieu que le tout viendra a bien." (Archives britanniques, Calendar of the manuscripts of the most Hon. The Marquis of Salisbury)

 

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Olivier L'Haridon (1587-1662), sieur de Kervasain, notaire royal (1614-1655) et marchand à Audierne.

Il est le fils de Charles L'Haridon et Catherine Le Forestier, dame de Kervasain. 

En 1630 (le 18 mars) : Transaction entre Emmanuel Philbert de La Béraudière, gouverneur pour le Roi de la ville et château de Concarneau, et Olivier L'Haridon, marchand à Audierne, se faisant fort de Cleden Michelet, aussi marchand à Audierne, avec lequel en 1621 il aurait pris une barque chargée d'écorces de citron pour se rembourser des pertes par eux souffertes à cause des vaisseaux pris en mer par les Rochelois rebelles.

 

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Germain L'Haridon (1644-1681), sieur du Plessix, bourgeois marchand à Audierne

Il est le fils de Germain L'Haridon (1595-1655), sieur de Quiella, et Marie Le Clerc. >> voir Landerneau

1671 : "bourgeois marchand, de Esquibien, domicilié à Audierne" (registre des mariages de Loctudy)

 

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François L'Haridon (1655-1732), capitaine de navire de commerce

Il est le fils de Guillaume L'Haridon (1625-1672), sieur de Créménec, et Jeanne Le Normant. >> voir Audierne

1690 (27 février) : Déclaration d'entrée au port de Roscoff, par le capitaine François Lharidon, commandant l'Ecureuil, de Brest.

1695 : Commerce maritime. Rôles d'équipages (l'Ecureuil).

 

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François L'Haridon (1691-1763), officier marinier puis capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes

Il est le fils de François L'Haridon (1655-1732) et Marie Blanchard.

1720-1721 : maître de canot (off. mar.) à bord du Fortuné, navire de la Compagnie des Indes. Etapes : Brest - Guinée - Antilles - Louisiane - Lorient.

1722-1723 : 2e pilote (off. mar.) à bord de la Loire, vaisseau de la Compagnie des Indes. Etapes : Lorient - Louisiane - Lorient.

1723 : pilotin hauturier et côtier (off. mar.) à bord de la Baleine, flûte de la Compagnie des Indes. Etapes : Lorient - Bordeaux - Brest - Saint-Malo - Lorient.

1723-1724 : pilotin hauturier et côtier (off. mar.) à bord de la Baleine, flûte de la Compagnie des Indes. Etapes : Lorient - Saint-Malo - Lorient - Rochefort - Lorient.

1724 : pilotin hauturier et côtier (off. mar.) à bord de la Baleine, flûte de la Compagnie des Indes. Etapes : Lorient - Saint-Malo - Lorient.

1733 (30 juin) : L'Haridon Commission de capitaine sur le vaisseau "L'Aventure" pour faire route pour...
Commissions du Roi délivrées par le Conseil Supérieur de Pondichéry (Registre n°28)

Pondichéry au XVIIIe siècle. Vue des magasins de la Compagnie des Indes, de l'amirauté et de la maison du gouverneur (Lorient, Musée de la Compagnie des Indes)

 

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Olivier L'Haridon (1700-), officier marinier de la Compagnie des Indes

Il est le fils de François L'Haridon (1655-1732) et Marie Blanchard.

1722 : matelot à bord de l'Hirondelle, chaloupe de la Compagnie des Indes.

1723-1725 : matelot à bord de la Néréide, frégate de la Compagnie des Indes. Etapes : Lorient - Juda et côtes de Guinée - Martinique - Lorient.

1725-1730 : 3e pilote (off. mar.) à bord de l'Alcyon, frégate de la Compagnie des Indes. Passé sur la Reine pour l'Inde en 1726. Etapes : Lorient - Madagascar, Inde et Mascareignes - Inde - vaisseau de côte - Lorient.

 

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François Sébastien L'Haridon (1733-1803), capitaine de navire marchand, négociant

Il est le fils de François L'Haridon (1691-1763) et Marie Le Doll. >> voir Douarnenez

1749-1750 : mousse à bord du Duc de Chartres, vaisseau de la Compagnie des Indes. Etapes : Lorient - Mascareignes - Antilles - Lorient.

1751 : novice à bord du Duc de Chartres, vaisseau de Nantes appartenant aux sieurs Grou et Michel. Etapes : Lorient - Martinique.

1763 : capitaine du navire Le Bon Ami

De Bordeaux. Arrivée de navires. Il est entré dans ce Port le 7 et 8 novembre : Le Bon Ami, de Bordeaux, capitaine Laridon, venant de S. Domingue, chargé de 252 barriques 4 quarts de sucre terré ; de 69 barriques de sucre brut ; de 66 boucauds, 19 futailles, 79 barriques, 428 quarts, 29 barils et 20 sacs de café ; d’une barrique, 3 ancres et 5 quarts d’indigo ; de 90 cuirs en poil de 980 côtés de cuirs tannés ; d’une caisse de sirop et d’un baril de confitures.

En 1768, le navire Le Bon Ami, capitaine Pierre le Bozec, arrive à Nantes, venant de Douarnenez avec sardines pressées.

 

En 1788 et 1789, à la veille de la Révolution Française, François Sébastien L'Haridon et son frère cadet Jean Herlé L'Haridon, sieur de Kerelou, participent aux assemblées des bourgeois et négociants de la ville de Douarnenez.

  • 16 novembre 1788 : Assemblée générale des habitants, bourgeois, négociants, marchands, pêcheurs et artisans de la ville de Douarnenez, tenue en l’auditoire, lieu ordinaire des délibérations. Signé sur le registre : F. Lharidon, de Kerellou-Lharidon.
  • 24 novembre 1788 : Se sont assemblés (...) Lharidon aîné, délibérants, composant le corps politique de la ville de Douarnenez. Ainsi signé sur le registre : François Lharidon, de Kerellou-Lharidon.
  • 11 avril 1789 : Comparants à l’assemblée des bourgeois et négociants, le 11 avril : L’Haridon aîné ; Kerelou-L’Haridon. Cahier des charges et doléances de MM. les négociants, bourgeois et notables habitants de la ville de Douarnenez.

 

1794 : "François Sébastien L'Haridon commerçant" (registre d'état civil de Douarnenez)

 

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Pierre Vincent L'Haridon (1732-1792), sieur de Penguilly, marchand négociant à Lesneven

Il est le fils de Vincent Marie L'Haridon (1703-1749), sieur de Penguilly, et Corentine Louise Le Corre (1711-1787). >> voir Quimper

Aux baptêmes de ses enfants, sur le registre paroissial de Lesneven, il est qualifié de "négociant" (1761), "marchand" (1765), "marchand négociant" (1773).

Sa fille Marie Jacquette L'Haridon (1773-1846) est commerçante de draps et blancs à Lesneven (1837).

 

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Corentin Marie L'Haridon (1750-1834), sieur de Kernaourlan, négociant

Il est le fils de Jean François L'Haridon (1718-1784), sieur de Penguilly, et Françoise Madeleine Le Lièvre (1719-1791). >> voir Rosporden 

 

1786 : bailleur d'une perrière d'ardoises au bois de Néollenou (Lennon)

Les ardoisières avaient prospéré, au XVIIIe et au XIXe siècle, dans les localités situées « à une portée de charrette » de Châteaulin et de Port-Launay, où l’on embarquait les ardoises sur des voiliers à destination de Brest, de la Normandie et même de l’Angleterre. (...) Lennon a compté un assez grand nombre de petites entreprises. Le 11 février 1786, l’on voit N.h. Corentin-Marie L’Haridon traiter, en son nom et en celui de l’enfant mineur de feu sieur Jacques Joachim, sieur de Penguilly, avec Yves Yéquel, de Saint-Thois, pour six ans, au sujet d’une « perrière située au bois de Néollenou… en faveur de la somme de douze livres par an par chaque ouvrier que le preneur y emploiera dont le nombre est fixé à cinq, avec une charettée dedites pierres d’ardoises taillées loyales et marchandes, par chaque ouvrier par an attelée de quatre bêtes que le dit preneur s’oblige de fournir annuellement audit sieur bailleur ». (Une paroisse bretonne : Lennon. Par Yves Chaussy)

 

1789 (avril) : élu député de la paroisse d'Elliant pour la rédaction des cahiers de doléances du Tiers-état de la sénéchaussée de Concarneau. Il signe comme exerçant la profession de négociant(Cahiers de doléances, sénéchaussée de Concarneau)

  • Procès-verbal de l'assemblée électorale du 5 avril 1789 de la paroisse d'Elliant (comprenant la trève de Rosporden). Parmi les comparants, "le sieur Penguilly-Kernaourlan" et autres, "représentant le corps politique de la trève de Rosporden". "L'Haridon-Kernaourlan de Rosporden" est élu député. 
  • Cahier général des doléances, plaintes et remontrances de tout l’ordre du Tiers Etat de la sénéchaussée de Concarneau, aux fins du procès-verbal de ce jour, 6 avril 1789. (...) Fait et arrêté, en l’auditoire de la sénéchaussée de Concarneau, en présence des députés de la municipalité et des paroisses de la dite sénéchaussée (...) ce jour, 7 avril 1789. (...) Signatures des députés : Négociants : L’Haridon de Kernaourlan.

 

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